Entre mère, fils, et ânes. L'aller, 21 février 2019
- Jaeger & Compâgnie
- 23 févr. 2019
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 août 2020
Deux ânes dont un débutant, et mon fils. Pour un bivouac. Leur premier à eux deux. En février. Je suis folle.
Mon parcours est tracé, revu et corrigé. Pas trop de difficulté pour la marche, un nombre raisonnable de kilomètres, un planning carré. Le lieu de bivouac repéré à l'avance. Aller, ça va aller.

Il n'est pas de bonne heure quand on part. La préparation du chargement m'a pris du temps, volonté de ne charger Roméo qu'au minimum absolu. Ballotine sera ânesse de selle, elle connaît maintenant. Évidemment, pas pour moi, mais pour mon fils...
Finalement, Roméo portera 16kg tout compris, Ballotine presque 30 (je ne peux pas couper en morceaux son chargement, mais son chargement sait marcher), et moi 10... Il en faut des choses avec un enfant ! Surtout pour ces nuits encore fraîches...

On part tranquillement, motivés, et les ânes trouvent tout de suite leur rythme. Je crois que Ballotine a compris qu'on remettait ça ! Sa façon de marcher est différente des sorties habituelles, une petite excitation positive qui la pousse en avant. Et Roméo se cale sur elle, pas le moins du monde dérangé par le poids qu'il porte. Mes doudous sont de bonne humeur, mon garçon est heureux, je suis comblée.

J'ai volontairement fait un tracé par les routes bitumées, et quelques chemins de graviers, pour ne pas marcher au bord du canal. Pourquoi ? Pour les pieds de mes ânes, et ma santé mentale... Le poids sur leur dos ainsi que leurs pieds "ramollis" par la baisse d'activité hivernale risquent de ne pas faire bon ménage avec des heures sur le sol traître du halage. Et moi... j'en ai un peu marre de manger du canal. Enfin, cette partie du canal. Je la connais par coeur, j'aime bien changer... On part donc à la découverte des petits villages et fermes diverses qui nous séparent de l'arrivée.

Et ça, sans me lancer de fleurs, c'était une idée excellente ! Quoi de mieux pour évaluer la sensibilité de Roméo, qui n'est avec nous que depuis 2 mois ?
Premier village, des jeunes en scooter, un papy qui promène sa brouette, des chiens qu'on entend mais qu'on ne voit pas, des chiens qui se jettent sur le portail.
Puis une ferme, le tracteur qui racle la stabulation et les génisses qui se précipitent à notre rencontre.
Une rue étroite dans un village, une voiture derrière nous, les murs des maisons à 2 mètres l'un de l'autre.
Un groupe de chevaux surexcités qui derrière leur clôture nous accompagnent au grand galop sur une centaine de mètres le long du chemin.
Un pont bitumé avec de belles barrières de bois qui le bordent, l'eau qui coule à flot juste en dessous.

J'en oublie sûrement.
Ballotine, comme à son habitude, a été super. Enfin, encore plus que d'habitude. Comme si elle savait l'importance du petit monstre sur son dos, ou si elle se devait de montrer l'exemple à son compagnon. Compagnon qui m'a bluffée par son flegme lors de ces "difficultés". D'accord, je l'ai déjà pas mal promené, j'ai déjà vu son évolution et son caractère. Mais quand même...

Ma Ballotine... Arrive cette satanée 4 voies. Nous devons passer, par une départementale, au-dessus de cette route. Avec une magnifique vue évidemment. On se lance... Quelques pas puis... blocage. On voit les voitures et les camions défiler là-dessous. Un camion klaxonne, mais déjà bloqués, ils n'y prêtent même pas attention.
Thibault me sort c'est mort maman, on va devoir passer ailleurs. Je lui réponds que non, pas question, c'est pas mort, aller les doudous on y va !!!
Titine toujours bloquée, d'un coup mon Roméo prend la main, le voilà qui pousse Ballotine et la fait avancer. Incroyable ! Mon fils ne m'en aurait pas reparlé, j'aurais cru m'inventer cette scène !

La suite se passe tranquillement, à part que le bât de Roméo a bougé et "penche du côté qu'il va tomber". De toute façon, on va s'arrêter pour le goûter.

On attache les loulous, on décharge, on dessangle, Titine pique le paquet de gâteaux et on se pose, en regardant les promeneurs.
Plusieurs viennent nous parler, je vous passe les conversations, tout à fait normales et sympathiques.
Sauf ces 4 personnes d'un certain âge, ou d'un âge certain...
"Ils ont quel âge ?"
(Je réponds)
"Ah ouiiiiiiii, ce sont des ânes nains !"
(Je pouffe) "Non non, ils ne sont pas nains, ils sont dans la moyenne"
"Ah si, on connaît très bien, Machin en avait un.
Hein Machin son âne était bien plus grand que ça ? - Oh oui, beaucoup plus grand ! Ça c'est des nains !"
(Gné) "Si vous voulez, ce sont des nains si cela vous fait plaisir"...

Après une bonne pause, mon nain et moi repartons avec nos nains, direction... la dernière étape ! Sentier sans promeneur, ils sont tous rentrés chez eux.

Surprise en arrivant... Impossible de bivouaquer où j'avais prévu ! Des chevaux partout attachés à brouter... pas possible de se mettre trop près et surtout, plus d'herbe pour mes bichons ! On tourne un peu, on trouve une mini haie où abriter la tente, et des arbres avec beaucoup d'herbe pour attacher les nains. Il fait presque nuit, le brouillard commence à tomber, vite, on s'installe !

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