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3 jours entre têtes de mules. Jour 2 : vite et loin

  • Photo du rédacteur: Jaeger & Compâgnie
    Jaeger & Compâgnie
  • 11 août 2020
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 23 août 2020



Sophie n'a pas été agitée de la nuit. J'ai peu dormi pour la surveiller, la rassurer si besoin. Elle est restée calme, en ayant cependant toujours un oeil sur ma tente.

Ce matin, je veux partir de bonne heure. Nous avons un bourg à traverser, il est joli et agréable mais il y a également pas mal de circulation. J'en ai un souvenir assez mouvementé avec Ballotine et Roméo il y a un an et demie, impossible de prendre une passerelle piétons (et oui, ça, c'était avant), nous avions pris la route et je me souviens très bien du danger sur le pont puis la route fréquentée... Dans l'idéal cette fois, je voudrais traverser la ville entre midi et deux, c'est toujours plus calme. Je me lève donc dans le but de partir à 7h30 maximum. Rangement, équilibrage des sacoches, petit-déjeuner à l'auberge. Et surtout, sortir le piquet d'attache du sol (hum)... Sophie et moi, on décolle à 8h30. Ça commence bien. J'espère arriver dans ce satané bourg vers 12h30/13h, quand même.





Les petites routes et chemins sont agréables, il fait bon, Sophie marche bien, rien ne semble l'inquiéter, même les vaches commencent à lui faire moins d'effet. Nous arrivons dans la vallée du Don.




Je voudrais la faire boire mais il y a une minuscule passerelle en bois à passer. Je tente, on verra bien. Elle regarde et s'engage dessus, même pas peur ! Les sacoches touchent des deux côtés mais ça n'a pas l'air de l'émouvoir. Motivée, j'essaie de l'approcher de la berge du ruisseau... Et là, ma petite mule avance, baisse la tête et... se met à boire ! Et bien ! Je ne m'attendais pas à ça ! Manquerait plus qu'elle essaie de traverser. Non, ne rêvez pas, on n'a pas mis un pied dans l'eau. Je n'ai même pas essayé, le but de cette rando n'est pas de tout faire, juste de faire connaissance et créer un début de lien entre nous.



On reprend la passerelle pour rejoindre le chemin. On arrive dans la descente vers le Don, qui comprend les marches qui m'avaient rendue si fière de mes doudous. Pas faciles pour eux, mais surtout pour leur humaine.




Les choses se sont passées un peu différemment avec la mulette. Non, elle n'a pas hésité devant les marches. Mais oui, elle a essayé de descendre le plus vite possible ce passage qui était encore mouillé de la pluie de la veille, et donc glissant. Une bonne suée pour moi, une sacoche qui se prend dans un arbre, le bât qui tourne et... moi qui engueule ma mule tout en rebâtant. Je pense qu'elle n'en avait rien à faire de ce que je lui disais mais moi, ça m'a fait du bien.




Bref, on continue, au même rythme que depuis la veille et on arrive là où je voulais être à 12h30. Il est 10h45... Ok. Bon... Je réfléchis vite fait à la suite du chemin et décide de faire une bonne pause sur le terrain de l'hippodrome, sachant qu'il y a peu d'endroits où s'arrêter tranquilles ensuite. Sophie s'agite quelques minutes puis a l'air de se décider à comprendre ce que signifie une pause. Elle mange, boit, va même jusqu'à se coucher quelques minutes. Quel changement !



Bon, on traîne un moment parce qu'on a le temps mais j'ai oublié de vous dire que ce soir, Thibault (mon fils) vient nous rejoindre pour le bivouac et la journée de marche de demain. Journée évidemment plus courte que les autres, le but n'est pas de le dégoûter. Tout ça pour dire qu'il faut que je trouve un bon lieu de bivouac et si possible, pas trop tard.


On repart et traverse la ville sans souci, on prend directement la passerelle, elle est longue mais c'est une super mule !



Des gens en terrasse nous regardent, sans répondre aux "bonjour", en riant bêtement. Exactement la même impression que l'année dernière... Quand ça veut pas, ça veut pas. À la sortie, plusieurs kilomètres de chemin aménagé en pleine campagne, ombragé, calme. On traverse des fermes, on se fait doubler sur une toute petite route par un télescopique qui a, à la fourche, une botte de foin, et derrière, une tonne à eau. Impressionnant ? Non, Sophie ne bouge pas une oreille. Elle est chouette cette petite mule, pas vrai ?



On s'approche du lieu que j'ai repéré sur carte pour le bivouac. Je suis déjà passée devant mais je n'en ai aucun souvenir... Quand on y arrive, je me rends vite compte que malgré la chaleur et un léger mal aux jambes du à la vitesse de marche, il va falloir marcher encore. La petite route à coté est finalement trop fréquentée, l'emplacement est trop au bord de la route, trop visible et tondu au raz de la terre. De plus, la rivière est inaccessible, donc impossible d'avoir l'eau nécessaire pour la nuit pour Sophie. On continue ! Les chemins ensuite ne sont pas plats, je suis finalement contente en pensant que Thibault n'aura pas à faire ça demain. Le souci c'est qu'on avance, on avance, on va finir par arriver chez Julie ce soir !

Il n'en est pas question, j'ai promis à mon fils un bivouac et une journée de marche avec la mule.

On traverse et on longe la voie ferrée, on la traverse à nouveau et on se retrouve dans les marais qui longent la Vilaine. Ok, là c'est impossible de se poser, pas le choix on avance encore. Peu avant de traverser la Vilaine, on s'approche dangereusement de l'arrivée. Avant de traverser, je prends un chemin parallèle et je m'arrête regarder ma carte, histoire de voir si on pourrait s'arrêter dans les environs.



Un monsieur qui est à la pêche me regarde, je le salue et m'apprête à lui demander des renseignements quand il me dit

" Vous cherchez un endroit pour dormir ?"

Je souris, je crois que je viens de tomber sur mon héro du jour !

J'aurais peut-être trouvé toute seule, en passant devant, mais il m'indique le gîte sur l'autre rive. Gîte qui est fermé suite à la Covid mais qui est sur un terrain communal ouvert, autorisé au bivouac et a même un enclos pour chevaux !

Je remercie ce monsieur qui m'explique aussi par où passer pour ne pas prendre de risque dans les virages de la route.



En effet, le terrain est super ! L'enclos pour chevaux est plein d'herbe, il est un peu branlant et n'a pas de barrière mais ça m'est égal, de toute façon j'attache Sophie, quel que soit le lieu, je ne tente pas le diable (pas encore).

Je peux prévenir Guy et ma mère du lieu où j'attends Thibault, c'est parfait !



Le monsieur de tout à l'heure arrive avec sa femme. Ils me demandent si j'ai besoin de quelque chose, mais hormis une côte de boeuf, je n'ai besoin de rien. Ouf, ça les fait rire, c'était le but. Sa femme va faire le tour du gîte pour voir si les sanitaires sont ouverts. Evidemment, tout est barricadé en cette période, pour des raisons sanitaires évidentes. Tant pis, mon fils devra supporter mes odeurs sous la tente ! Ils vont caresser Sophie, discutent un peu, puis me souhaitent une bonne soirée. Le genre de rencontre que j'apprécie énormément !


Quand la petite famille arrive pour déposer mon petit colis, on papote, les enfants vont câliner la mule puis... repartent avec Pauline qui fait une comédie pour rester. Evidemment. On aurait dû s'en douter.



J'avais attendu Thibault pour monter la tente, on se met donc au boulot. À un adulte, elle se monte en 5 minutes. À un adulte et un enfant, en 20 !

On installe nos affaires puis on va chercher de l'eau pour notre super mule à un ponton plus loin où est amarré un bâteau. On l'entend appeler dès qu'on est hors de sa vue. On dirait Ballotine !


Et pendant que Pauline, Guy, ma mère et Marion sont au restaurant, nous on déguste de merveilleux plats lyophilisés, promis à mon fils pour faire un bivouac "pour de vrai". Enfin, il n'a quand même pas refusé le dessert que je lui avais prévu, faut pas déconner non plus ahah ! En plus, mon petit cuistot en chef nous avait préparé un gâteau, le luxe !




On déplace Sophie, qui est sage comme une image car elle nous voit et voit la tente puis mon petit bonhomme se couche et s'endort quasi instantanément.

Je ne tarde pas énormément non plus, il n'a pas fait froid aujourd'hui et on a quand même 35km dans les pattes...

Bonne nuit l'équipe !





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