3 jours entre têtes de mules. Jour 3 : Tout doucement...
- Jaeger & Compâgnie
- 15 août 2020
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 août 2020

Pour ne rien cacher, aujourd'hui on va avoir largement le temps. Vu l'avancée d'hier...
Tant mieux pour Thibault, une petite journée mais "avec tout", c'est l'idéal pour qu'il reste dans le plaisir. À l'allure de la mule, faire 15km pourrait le dégoûter en le fatigant bêtement.
La dernière fois qu'il est venu 2 jours avec moi, dont une nuit de bivouac, il y avait plus de kilomètres mais il était en mode cavalier. Il montait Ballotine et n'avait marché que rarement. Fatigue différente.
On fait la "grasse matinée" on se lève vers 7h. Le temps est assez gris, mais il ne pleut pas. Tant mieux, j'ai horreur de plier sous la pluie.
On commence par aller donner à boire à Sophie, et lui faire ses papouilles du matin puis... petit-déjeuner spécial petit randonneur ! Lait en poudre, muesli, fruits sec... Pour moi, rien ne change : café ! On termine aussi le super gâteau que Thibault a fait.



On prend notre temps, on range doucement, on fait un jeu, je ne veux pas partir trop tôt. On doit être chez Julie en fin d'après midi, mais on n'est qu'à 6 ou 7 km. D'ailleurs, je profite de cette matinée pour revoir le parcours et faire quand même un petit peu plus long. Il y a beaucoup de chemins dans ce coin, c'est top !

Le temps que j'équilibre bien les sacoches, Thibault s'occupe de faire le pansage complet de Sophie. Autant elle est toujours speed, autant avec les enfants elle est d'un calme et d'une douceur impressionnants ! Si jamais elle ne m'aimait pas, je sais qu'elle serait capable de tout pour mes mini humains. Quand je serai revenue, en août, je ne tarderai pas à les mettre en selle. Je n'ai pas pris le temps de le faire depuis son arrivée, je préférais qu'on fasse tranquillement connaissance, qu'on crée un début de lien, qu'on se promène le plus possible avant.
Elle blesse un peu au niveau de la bricole. Une couture frotte et l'a un peu râpée. Rien de très grave au vu de la durée de la sortie, je mets de la graisse sur sa peau, et je peux la remercier de ce problème qui me permettra d'anticiper pour Roméo qui va, dès la semaine prochaine, marcher avec ce bât pendant 15 jours.
Son licol aussi commence à la blesser. Je n'aime pas le nylon pour ça. Si j'achète du cuir pour les randos, ce n'est pas seulement pas esthétisme. Les licols en nylon pour le quotidien, ça va, mais pour le travail, ça ne convient pas. Je ne pensais quand même pas que ça blesserait après 2 jours seulement. Comme quoi... preuve de mes convictions. Je lui achèterai un licol en cuir dès notre retour.

Pendant qu'on range, le monsieur du bâteau plus loin vient discuter en promenant son petit chien. Son fort accent rend le début de conversation assez épique, puis on n'y fait plus attention. Ce monsieur est écossais, nous voilà partis à parler de son beau pays, qu'il a quitté il y a une dizaine d'années pour s'installer en France. Je rêve d'aller parcourir l'Écosse, voir ses paysages et étendues magnifiques...
Quand il repart, nous allons chercher Sophie pour la préparer. Une dame passe, et voyant les sacoches mais peut-être pas la mule juste à côté s'exclame "ah, vous voyagez en vélo, c'est super !". Grosse crise de rire avec Thibault, ce qui nous rend difficile le bâtage de Sophie. On vous avais d'ailleurs fait une petite vidéo quasi en direct !

Le halage de la Vilaine est particulier : il n'y a pas de halage. Enfin pas tout le long. On est donc sur la route, heureusement pas trop fréquentée en cette fin de matinée. Plus d'un kilomètre de route avant de rejoindre un chemin, que j'ai failli louper. Le début du chemin paraît être l'entrée d'une maison, et le balisage de PR sensé être là est aux abonnés absents.


On avance sur des larges chemins, on arrive dans des zones protégées, c'est superbe, on s'arrête observer les oiseaux, les étendues de marais. Il y a beaucoup de chemins, entre marais et forêts, un vrai terrain de jeu pour les randonneurs.



On profite, Thibault tient la mule, tout le monde est de bonne humeur. Elle est chouette, elle fait très attention avec lui, elle ne tire pas comme elle ferait avec un adulte. Heureusement, car j'ai complètement oublié d'emmener les gants de Thibault. De toute façon, il sait que si elle tire pour une raison ou une autre, il doit lâcher. On ne fait pas le poids.


Je me dis qu'il va falloir s'arrêter manger. On emprunte un petit chemin sableux au bord duquel il y a un carré d'herbe. Il y a un marais pas loin, des moustiques, je me dis que ce n'est quand même pas terrible pour une bonne pause. Mais... Le chemin sableux plaît bien à Sophie qui décide... de se rouler !
Malgré une intervention très rapide de ma part, elle a eu le temps de mettre en l'air les sacoches. Bon, comme il faut décharger pour tout remettre en place, on va s'arrêter là hein.
Je pose tout, et le temps d'attacher Sophie une petite grenouille élit domicile sur un sac. Bon, il va falloir faire attention de tout fermer au fur et à mesure !

On pique-nique, Thibault a un bel appétit, la mule fait une vraie pause en alternant sieste et broute. Super, elle comprend ! On est quand même un peu agacés par les moustiques, mais j'ai ce qu'il faut.
On repart tranquillement, alternant chemins agréables et petites routes.


Une voiture arrive à notre hauteur, ralentit, la jeune femme au volant nous dit qu'elle nous a vus un peu plus tôt et demande si on a besoin de quoi que ce soit. Je suis toujours touchée par ces gens naturellement gentils. On la remercie chaleureusement, on n'a besoin de rien, mais elle nous a mis du baume au cœur !
Plus loin, on passe devant une belle bâtisse, le chien vient sur le chemin nous aboyer dessus, quasiment au contact. Le propriétaire reste dans l'encadrement de sa porte à nous regarder, sans intervenir... Et bien, si le chien se prend un coup de pieds, il ne faudra pas venir se plaindre ! Dommage, Sophie est comme Ballotine : un chien qui entre sur son territoire signé son arrêt de mort, mais en balade, il peut venir slalomer entre les jambes sans risque... Je dis dommage par rapport à l'attitude du propriétaire, et non par rapport au chien. Lui, il n'y peut rien si son maître est un con. Enfin, quand on habite au bord d'un sentier balisé chemin équestre... il faut quand même être sacrément imbécile pour laisser son chien comme ça, non ?

Plus loin, on croise des gens en balade. Qui s'inquiètent du poids porté par notre minuscule âne. Ah ah. La présence de Thibault a quand même l'avantage de modérer ces défenseurs de l'extrême. Ils sont beaucoup moins agressifs en présence d'un enfant. Et il a de la répartie mon gamin ! Il leur sort qu'ils ont vraiment l'air de s'y connaître étant donné qu'ils n'ont même pas remarqué que ce n'est pas un âne. Et paf, fin du jeu. Du coup, ils nous ont souhaité de bonnes vacances, avec le sourire !
Je préviens Julie de notre avancée, avant de voir... la grosse côte qui nous attend ! Pas très longue, mais pour nous, les marcheurs de l'extrêmement plat, ça nous coupe un peu les pattes. La mule, elle, pas de souci. Elle accélère même dans les côtes.

On arrive pas loin de chez Julie qui vient à notre rencontre. Souci, je n'ai pas pris le bon chemin. Je me basais sur son adresse, mais le pré où va être la mule est un peu plus loin. Logique. Je suis très bête de ne pas y avoir pensé !
On se retrouve, on marche jusqu'au pré où sont Java la pouliche, et Myosotis le petit âne, qui vont être les compagnons de Sophie ces prochaines semaines.
Les présentations sont cordiales, sans agressivité, mais très dynamiques. Galops, coups de cul, ils partent dans tous les sens avant même de se sentir.
Mon chéri vient nous chercher chez Julie un peu plus tard, j'ai eu le temps de voir ses chevaux, qui maintenant me paraissent immenses.
Thibault s'endort quasiment instantanément dans la voiture, il ne se réveillera qu'après être arrivés à la maison.

Bonnes vacances Sophie !
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