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  • Photo du rédacteurJaeger & Compâgnie

GR70 Sur les traces de Modestine. 11. Pont de Montvert vers Cassagnas.



Aujourd'hui, nous allons faire une coupe dans le circuit. Je n'ai pas envie d'aller à Florac, pas besoin d'aller en ville, et puis les évènements d'hier ont donné le besoin d'être cool au moins une journée.



J'ai donc décidé de couper directement vers Cassagnas, via un autre GR. Et puis de ne même pas prendre le GR70 dès Pont de Montvert, plutôt de rejoindre le chemin via la route. Oui, aujourd'hui la motivation n'y est plus. Peut-être parce que hier, j'ai bien failli perdre mes doudous bêtement... Je demande quand même à Fabrice s'il est ok, oui, parfait.



On plie nos tentes, on range nos affaires et il est temps d'aller chercher les 3 paires d'oreilles. J'espère qu'ils ne sont pas de l'autre côté de la colline...

Fabrice propose d'aller les récupérer pendant que je vais en ville chercher du pain, essayer de trouver de la viande pour Merlin et me prendre un paquet de cigarettes. Puis on se rejoint à l'enclos.



La boulangerie est fermée, je me rabats sur la supérette, dans laquelle il n'y a pas de pain... Bon, ça sera pain de mie et petits pains au lait industriels à prix fort.

Je vais à la boucherie charcuterie, et voyant le truc venir je demande d'abord une belle saucisse sèche, que la dame pèse et étiquette. Le prix affiché me laisse très... Perplexe ? P'tain, la charcuterie c'est le grand luxe ici ! Déjà qu'en temps normal, partout, ce sont des produits qui ne sont pas à bas prix (et c'est normal vu le travail que cela demande, je suis bien placée pour le savoir) mais là, c'est vraiment du piège à couillons. Oups pardon, à touristes. Puis, LA question : "est ce que vous auriez des déchets pour un un chien à vendre ?". Là, la dame prend un air dédaigneux et me répond sans amabilité "Ah non, je n'en ai pas pour vous".

Vu le ton, et la manière de dire cette phrase (car hormis ça, ils peuvent tout à fait ne pas en avoir), je fais une tête désolée, "Oh, c'est dommage, bon et bien au revoir madame", et je sors. Sans la saucisse sèche. Non mais. J'ai économisé 30 balles sur notre portefeuille commun de rando, oh.

Je passe au bureau de tabac, je demande un paquet de mon tabac habituel et là, j'ai failli faire une syncope ! 18€ le paquet !!! Partout en France, en juillet 2020, ce paquet de cette marque est sous les 12€ hein. 18 balles !!! Mais je suis une droguée donc je le prends quand même. Même si j'en ai encore d'avance. Quelle conne. J'aurais du le laisser. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Surtout que j'ai passé 2 jours sans oser l'ouvrir ce paquet hors de prix !



Je rejoins Fabrice à l'enclos des ânes. Il tient en longe sa mule et Ballotine. Roméo est à côté. Il les a trouvés près de la barrière. Nos loulous n'ont apparemment pas voulu prendre le risque de trop s'éloigner de l'endroit où ils nous avaient vus la dernière fois. C'est top. Ils savent qu'ils voyagent alors pas de bêtise. Je récupère Roméo, puis la longe de Ballotine et on rejoint le camping pour charger nos affaires. On est toujours perturbés par ce qui s'est passé hier, c'est pour ça que repartir d'abord par la route nous a semblé plus zen. Pas de chemin à risque, on va commencer la journée tranquillement. Quelques véhicules, dont un minibus qui passe à toute vitesse, mais aucun stress. Par contre, moi dont c'est le métier, ça me dépasse qu'un type qui conduit un véhicule de transport en commun roule aussi vite avec si peu de précaution. Et surtout sans aucune anticipation ! C'est LA base. On anticipe, on ralentit avant les virages, on ne double pas à toute vitesse des animaux sans en + voir ce qui se passe derrière le virage qui se trouve devant. Le type, la vie de sa vingtaine de passagers, il s'en préoccupe ? J'espère qu'il n'aura jamais un accident sur la conscience...




On arrive à un grand chemin, oui, c'est justement pour ça que j'ai décidé de passer par là : du chemin large, carrossable, sans risque par rapport à hier. Je ne veux plus prendre de risque. Au prochain incident du genre, on n'aura peut-être pas autant de chance. On s'arrête un peu afin de prendre notre fin de petit dej'. Au camping ce matin, le café et maintenant, les pains au lait ! On repart, l'estomac un peu satisfait.

On fera une pause déjeuner un peu plus tard, histoire de laisser les loulous manger. On trouve de l'eau en route, c'est ce qui est chouette dans cette région, même s'il fait chaud depuis un moment, aucune source n'a l'air tarie et les rivières ne sont pas asséchées.



Quand on arrive vers Cassagnas, je pensais que ça serait une petite ville. Que nenni ! Un village avec juste des maisons... Enfin il y a un grand gîte plus loin, une sorte d'étape obligatoire car il comprend le nom de Modestine mais bon... Nous, les trucs à touristes hein...

Dans le village on tombe sur 2 ou 3 personnes devant une propriété. On leur demande s'ils connaissent un endroit où on pourrait planter nos tentes, et pas dans ce gîte étape obligatoire... La dame nous dit que juste à côté, il y a "X", un endroit avec une bâtisse et un moulin abandonnés, non loin du chemin, où on sera tranquilles, il y a même de l'eau. Cooool, je regarde ma carte, lui demande exactement où c'est, elle m'explique, c'est juste à côté , ça sera top !



Attention les amis !!!

Quand des gens vous disent que c'est "juste à côté ".... Méfiez vous ! Attendez vous à plus d'une heure de marche. Ahah, rien de grave, mais les gens en général se déplacent en voiture, ou sont en promenade et n'ont aucune notion du temps qu'il faut pour aller d'un point A à un point B. Et on parle du terrain ? Donc de chez eux, en voiture, il y en a pour 5 minutes. De chez eux, à pieds en empruntant le chemin, donc en descendant jusqu'à la rivière et en remontant... On en a pour presque 2 heures.



On avance, vu que j'ai repéré le lieu sur la carte je vois que l'on avance à rien. Et quand on y arrive... Des arbres ont été coupés, des branches et troncs barrent le passage. Je suis à la limite de craquer. Fabrice part en éclaireur et on réussit à se frayer un chemin avec nos 3 animaux à sabots. Arrivés dans les ruines, j'enlève les chargements de mes doudous et je tombe. Non, assommée par la chaleur de la journée, je m'assois dans un coin et je ne suis plus capable de bouger. Et apparemment mon "attitude" est incompréhensible et inacceptable pour mon camarade qui, je le rappelle, m'a fait subir sa non préparation et m'a quasiment reproché son mal de pieds dû à ses chaussures non adaptées. Je me sens mal à cause de la chaleur et il réussit à me faire culpabiliser. Le comble. Quand j'arrive à me ressaisir, Fabrice se rend compte qu'il n'a plus son sac à dos et son chapeau.



Après un moment de flottement, je remonte jusqu'au chemin. Je me demandais pourquoi des gens étaient plantés en haut à nous regarder tout à l'heure, je comprends... Le sac et le chapeau sont là, posés entre le chemin et le passage. On ne les a même pas vus en descendant.



Un long moment d'hésitation pour trouver l'endroit où on planterait les tentes et où on parquerait les zoreilles. On réussit à trouver les spots idéaux pour tout le monde.

Une fois le camp monté, on peut enfin manger : Fabrice avait récupéré des rations de l'armée c'est le jour pour ! En effet, dans le coeur du parc des Cévennes, même les réchauds sont interdits.




Le paysage qui nous entoure est magnifique, un des plus beaux bivouacs. Sauvage malgré la proximité du chemin, au point que des chevreuils passeront dans la nuit, dont un qui s'est apparemment pris dans la clôture électriques des doudous... Il hurle pendant bien 20 minutes, mécontent de notre présence sur son territoire, puis s'en va. Que dire de plus ? Magnifique...



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