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  • Photo du rédacteurJaeger & Compâgnie

GR70 Sur les traces de Modestine. 13. St Etienne Vallée Française vers St Jean du Gard



Ce matin, c'est le dernier pliage de tente... C'est assez bizarre comme sensation. Je rêvais de ce voyage depuis si longtemps et il se termine déjà. Il ne reste qu'une minuscule journée de marche et ça sera terminé.



Apparemment, on va souffrir un peu ce matin. Tout le monde parle du Col St Pierre comme d'une des parties les plus difficiles du chemin. Et bien, tant pis, on ne va pas se plaindre pour cette dernière journée. On prend notre temps avant de partir. Les autres randonneurs défilent devant nous alors que nous n'avons pas terminé de faire nos sacoches. L'un d'eux nous regarde avec un sourire en coin... On va chercher les oreilles, on les bâte et la propriétaire du camping nous propose de nous offrir un café quand on prend le départ. C'est avec plaisir !


Pas besoin de reprendre les routes pour rejoindre le GR, il y a un passage qui passe à travers le village de gîtes qui mène directement sur le Stevenson. Ils ont vraiment fait les choses bien ! On monte dur, il commence à faire chaud mais malgré tout, aucune difficulté. Sans doute le fait de se dire que c'est la dernière. Après une belle montée, toujours entre pierres et plaques de schiste, on tombe sur le randonneur du sourire en coin... Ah, et bien il est assis (étalé) par terre, rouge, dégoulinant, au bout de sa vie. Ça valait le coup de partir aussi vite ! On lui demande quand même s'il a besoin de quelque chose, on ne sait jamais, s'il fait un malaise... Finalement, il va s'en sortir alors on continue. On marche, on marche... Et on atteint ce fameux col avant de s'en rendre compte. Les doigts dans le nez finalement ! Enfin il y a une sorte de déviation indiquée sur le chemin, on la suit, après vérification sur carte cela ne sera ni plus long ni plus court. Par contre, cette déviation fait passer par un chemin fermé par une barrière. Comme beaucoup de chemins me direz vous. Sauf que d'un côté, passage impossible car la barrière est à flanc de "montagne" et de l'autre, une pierre plate de 40cm de large et... Le vide ! Sur photo ce n'est pas flagrant car le buisson donne une impression de plat.

La grande mule passe assez facilement, logique ses sacoches passent au-dessus de la barrière. Mes doudous... Contorsionnistes, je ne sais pas comment ils se débrouillent mais ils passent ! Supers ânes ! Là encore, on se demande comment des novices ayant loué un âne gèrent ce genre de passages : c'est vrai, quelqu'un qui n'a pas l'habitude fait comment ? Il/elle ne se rend pas compte du souci (ou s'en fout), ou alors il/elle n'ose pas faire ? C'est une vraie question qu'on s'est posée plusieurs fois sur ce chemin, pour plein de choses : nos animaux, on les connait, ils nous connaissent, et on les fait toujours passer en priorité lors des décisions. Mais les gens qui louent un âne ?



Nous arrivons au sommet du col. Nous empruntons une petite portion de route, saluons plusieurs cyclistes faisant une pause à l'endroit dédié (du coup nous, pas de pause...) puis nous entamons la descente. Autant dire qu'au départ, le sentier est raide et pas très large ! De la descente, des virages serrés avec le vide d'un côté, des petits arbres sous lesquels la grande mule passe tout juste, des murets en pierres, c'est superbe mais je ne sors pas l'appareil photo, je me concentre sur mes doudous.



À un moment, je sens que Ballotine ne me suit plus. Je me retourne et effectivement, elle est coincée : 2 grosses roches, l'ânesse passe mais pas ses sacoches ! Je voudrais bien la faire reculer mais Roméo est collé derrière elle. Si j'avais fait attention, ça aurait été plus simple. Je débâte, en équilibre sur les pierres, Ballotine puis Roméo. Je les fais passer, les attache à un arbre et m'accorde une petite pause pipi... Pendant l'opération, un couple discute, à la fois sympa mais aussi très "protection animale". Sous les paroles extérieurement agréables de la dame, je sens bien encore une fois le reproche de faire de nos animaux des esclaves. Je ne dis rien car déjà, tout est en sous entendus (SPA par ci, soins aux animaux par là) et ils ont l'air de ne pas connaître les ânes. Mais en plus, nous sommes en plein soleil, en pleine chaleur, donc ce n'est vraiment pas l'idéal pour démontrer que mes doudous, j'en prends soin 365 jours par an.

On repart, on a chaud. À la fin de la descente, on atteint une sorte de parking, de l'herbe autour, pas mal d'espace. On décide d'y faire notre pause déjeuner. On grignote, je n'ai pas faim, on n'est qu'à quelques kilomètres de Saint Jean du Gard. Ballotine a l'air de comprendre que la fin de rapproche. Elle reste tout près de moi, appuie sa tête sur moi pour ces moments de tendresse dont elle a le secret.


Un couple est en pause au même endroit, et nous indique un grand parking un peu plus loin, où ça serait pour nous l'idéal pour attendre les van et charger les loulous. L'ami de Fabrice, qui nous accueille pour l'arrivée, viendra avec son fils, à 2 voitures et donc 2 vans.

Depuis ce matin, plusieurs messages de Bernard, qui veut savoir où et quand on s'arrête. Et d'un coup, mon cerveau se connecte : c'est quand même pas vrai qu'il veut nous rejoindre ? Depuis quelques jours il me demande quand on pense arriver. Et aujourd'hui, il se tient au courant de notre progression exacte. Quand je pense comprendre, l'émotion prend le dessus. Se voir une dernière fois avant la fin. Magnifique ! On repart tranquillement, il est tôt. Seulement quelques kilomètres...


Arrivés en bord de route, Fabrice indique où on se trouve à son ami. Moi, j'indique comme je peux à Bernard où nous sommes. On y passe un moment. C'est long. Je n'ai pas de réseau internet, mais Fabrice si, il passe toute l'attente sur les réseaux. C'est dans ces moments là que je vois la différence entre moi, qui vis mes aventures pour mes doudous et pour moi, et le commun des mortels qui voyage uniquement pour être la star de son village. Et oui, malgré ma page Facebook et ce blog, je "voyage" d'abord pour moi. Ensuite, je vous raconte tout, car j'aime partager. J'aime échanger sur ces périples. Mais sans prétention. Je ne fais pas de grands voyages, je n'ai rien à vous apprendre, je veux juste vous faire profiter de tous ces moments. J'aime écrire et cela me permet de revivre tous ces moments. Ici, chez moi, hormis mes proches, personne ne sait ce que je fais avec mes ânes. Je ne cherche pas à me montrer, ni à être la star de quoi que ce soit. Je ne suis pas dans la démonstration, et je pense que ceux qui me suivent, de loin, depuis le début, l'ont bien compris. Apparemment, même si on est au bord d'une départementale, on est dans un endroit qui n'est pas si facile que ça à trouver. Bernard et Christine arrivent les premiers, devançant de peu les amis de Fabrice. Quand je les vois arriver, je retiens mes larmes. Je crois qu'ils n'ont même pas imaginé ce que ça m'a fait de les revoir. À quel point ça m'a touché qu'ils fassent le déplacement juste pour nous faire une ligne d'arrivée digne de ce nom. Et je suis incapable d'exprimer cette émotion par écrit. Je n'avais qu'une envie, les serrer dans mes bras (s'il n'y avait pas ce foutu covid, je l'aurais fait). Ils ont même emmené la bouteille afin de trinquer à notre périple ! La grande classe !

L'ami de Fabrice et son fils arrivent peu après. Le fils m'ouvre le van qu'il a emmené pour nous, afin de voir si tout était ok pour mes 2 ânes et ... Pendant que je regarde, Ballotine et Roméo décident d'y monter, sans hésitation, alors que ce n'est pas le van qu'ils connaissent. La mule met un peu plus de temps mais elle monte dans le sien sans problème. On discute et trinque tous ensemble puis on se sépare.


On prend la route afin d'aller chez l'ami de Fabrice, qui nous a réservé un pré pour les 3 paires d'oreilles. Ils vont y être bien ! De la place, des arbres, un abri, du bon foin, le grand luxe pour atterrir tranquillement. On passe 2 jours accueillis comme des princes chez eux, on visite un peu, on assiste à une course de taureaux (stop aux préjugés, ce n'est pas le sujet, les taureaux ont vraiment l'air de s'amuser), on se promène et on se repose.

Guy arrive le lundi soir, se repose un peu de la route pour venir ici puis, le lendemain matin, Guy et moi chargeons les ânes dans le van pour rentrer. Ballotine monte encore sans problème, même si sa technique est peu conventionnelle, elle n'hésite plus, c'est devenu une vraie pro ! On a décidé de faire le trajet en deux jours, on s'arrête donc pour la soirée et la nuit chez Magalie, une amie que je connais via Facebook, qui élève des Cane Corso. Mes ânes ont le droit de se reposer dans leur terrain, Ballotine a un peu mal aux jambes, la route c'est très physique pour eux. Le matin, on recharge les doudous et on arrive chez nous après un bon gros petit déjeuner sur l'autoroute.

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Je remercie Bernard et Christine de leur présence lors des deux jours de pause à Luc, des échanges, discussions, visites, brefs, ces moments superbes en leur compagnie. Et je les remercie également pour cette amitié formidable, de leur présence qui a été vraiment incroyable à notre arrivée. Merci Bernard pour tous les échanges que l'on a depuis presque 3 ans, tes récits de voyages, ta disponibilité permanente. Vous êtes un couple en or, je vous aime !!! Je remercie Daniel, sa femme Carole, ses enfants, qui m'ont accueillie chez eux pendant 2 jours alors qu'on ne se connaissait pas. Vous êtes une famille formidable ! Je remercie Magalie de nous avoir accueillis sur la route, chez toi, avec ton homme et tes enfants (et tes chiens !) alors qu'on ne s'était jamais rencontrées avant. Et évidemment, avant tous les autres, je remercie Guy, sans lequel mes projets resteraient à l'état de projets. Sans lui, ces projets ne pourraient être vécus. Sans lui, je ne pourrais pas aller où je veux avec mes doudous. Il me suit mais aussi m'encourage dans cette passion, m'offre la possibilité de vivre ces aventures. Alors merci 1000 fois (que dis-je, 1 billard de fois !!!) pour tout ça. Vous aussi, j'vous aime ( 🤪 )




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