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  • Photo du rédacteurJaeger & Compâgnie

GR70 Sur les traces de Modestine. 8. De Luc vers Chasseradès.

Dernière mise à jour : 22 oct. 2020




Ça y est, on peut repartir ! J'ai peu dormi cette nuit, j'ai passé une bonne partie de la soirée à regarder les possibilités de parcours, entre l'Abbaye, la boucle partant de Luc qui selon certains récits ne vaut pas le coup d'être faite et grimpe pas mal. Je ne marche pas seule et mon camarade est à peine remis de ses boiteries, je choisis donc le plus simple. Pas évident d'être la seule à prendre les décisions pour deux, mais je suis la seule à regarder la carte alors... Non pas que je sois la seule à en avoir une, et ce depuis bien avant le départ du Puy en Velay. Donc pas le droit à l'erreur.

Hier soir, j'ai discuté avec plusieurs randonneurs, qui se posaient les mêmes questions pour cette fameuse boucle et l'Abbaye. Des échanges d'avis et d'impressions intéressants.



Ce matin, malgré le plaisir de pouvoir reprendre le chemin, est un peu triste pour moi. On va devoir se séparer de Christine et Bernard. Ils vont vadrouiller quelques jours avant de rentrer chez eux, des petites vacances dans cette région, quoi de plus beau ? Ils nous regardent préparer les animaux, les sacoches. Bernard, qui randonne à cheval mais avec le minimum, nous dit qu'il ne voudrait pas faire ça tous les matins ! On se fait de grands signes en partant, le coeur un peu serré...




C'est parti ! On longe la départementale sur quelques centaines de mètres, sur le GR70 d'avant l'invention de la boucle, et on atteint des chemins simples et agréables, sans grandes difficultés hormis une belle montée, assez longue, le chemin coincé dans la végétation et plein de grosses pierres. Ballotine me fait son cinéma, ça m'énerve, je suis de mauvaise humeur, j'ai chaud, on est partis trop tard, raz le bol...




On arrive à la Bastide Puylaurent, qu'on traverse et on arrive à la gare.



Et après la gare... Ca monte ! Longtemps ! A peu près deux grosses heures de marche sans point d'eau, presque pas d'ombre. Arrivés en haut, c'est magnifique. On fait notre pause déjeuner, les bidons d'eau sont pleins, tout va bien. On se demande quand même qui s'amuse à créer des petites aire de pique-nique, avec tables, mais sans aucune ombre ! Il ne doit pas y avoir grand monde assez bête pour s'arrêter comme ça en plein soleil, à part nous. Heureusement, quelques arbres plus loin, on peu attacher les loulous, qui sont à l'ombre et on de quoi grignoter.


Une jeune fille arrive et nous demande si par hasard, on aurait de l'eau. On a un bidon de 5 litres aux pieds, évidemment on la dépanne. Elle s'assoit un peu, sa conversation ne m'intéresse pas du tout, du genre bobo écolo mais complètement déjantée. Une nana qui n'a pas 25 ans, qui a voyagé, vadrouillé, qui pourrait être super intéressante mais elle ne me plaît pas, d'office. Alors je fais du papotage de convenance. Quand notre super bobo nous entend dire que l'eau qu'on boit, on la prend directement dans les fontaines ou les ruisseaux, elle décide de ne pas remplir sa poche à eau percée et de partir, pour aller faire des courses à Chabalier avant que ça ferme. Elle a le topo et le miam miam dodo dans les mains, mais n'a pas vu que Chabalier, c'est un petit village sans commerce. Et pas le temps de lui dire, elle part en pas chassés continuer cette "petite rando qu'elle fait parce qu'elle n'avait pas d'idée pour cet été et voulait un truc simple".

Après la pause, on repart tranquillement. On arrive dans la forêt de la Gardille où (ou juste avant la forêt) le paysage est agrémenté d'un immense parc éolien. On passe près des éoliennes (enfin 50 mètres), le bruit est impressionnant, et on avance avec cette musique accompagnée de quelques courants d'air. C'est marrant, Ballotine et Roméo ne font même pas cas de ce bruit, aucune inquiétude, ils profitent du chemin qui en lui-même, est plutôt agréable.





Une grande descente, très pierreuse, pas évidente, il faut regarder où on marche, ça serait bête de se tordre une cheville... Ballotine commence enfin à comprendre comment retenir son poids dans les descentes, au lieu de foncer comme Sophie lors de notre rando mi juillet. C'est bien plus sécurisant !



En fin d'après-midi, nous atteignons le village de Chabalier, quelques kilomètres avant Chasseradès. Objectif, trouver de l'eau pour faire le plein ! Une maison à l'entrée du village avec plusieurs personnes autour d'une table dans la cour. Et tiens, notre jeune copine de tout à l'heure. Je demande s'il y a une fontaine dans le village, ils nous indiquent le ruisseau plus bas, qui est facile d'accès. Arrivés au pied du pont, on peut faire boire les loulous. Le chelin qui borde le pont, le séparant d'un champ fauché, est totalement en friche. On s'accorde une petite pause en se demandant si on ne serait pas bien là, cette nuit. Un monsieur, à la pêche de l'autre côté du pont avec 2 jeunes garçons, nous tient le crachoir en nous disant qu'il ne connaît pas le propriétaire mais qu'il vaut mieux déguerpir car ici, ils ont la gâchette facile. Et il insiste. Lourdement. Et je n'aime pas donner mes intentions pour la nuit à un type bizarre qui en plus, nous colle franchement. Je voudrais bien me débarrasser de ce type, mais je ne sais pas comment le faire gentiment. Un homme arrive en voiture, on se dit tiens, peut-être le propriétaire. Non, vu le macaron sur sa chemise, plutôt le garde pêche. Il ne sait pas non plus si le propriétaire du terrain est joignable ou pas, il ne sait même pas qui c'est d'ailleurs. Tiens, mais qui voilà ? Et oui, miss pas chassés ! Elle pose son sac juste à côté du chemin, fait une sorte de danse de je ne sais quoi, et, écoutant notre conversation nous demande : "ah vous voulez dormir ici ?" On lui dit qu'on voudrait bien mais qu'on ne sait pas si on peut. Elle nous sort que elle, elle a le droit, les gens lui ont donné l'autorisation. Ah, en fait les propriétaires sont les gens de la maison où on l'a vue tout à l'heure. Du coup, elle balance : "Ah bah si vous bivouaquez là, moi je vais plus loin, je n'aime pas les gens !' Ok, bah va hein...

On se dit que si on se pose sur la partie en friche, ils ne devraient pas nous en vouloir. Le gros lourd est toujours là, il écoute et observe tout ce qu'on peut faire, nous reparle des coups de fusil qu'on risque de prendre... Il me soule. Alors je vais y aller. Oui, je vais tout me taper pour remonter jusqu'à la maison et aller directement demander au proprio. Rien que pour avoir la paix avec le dingue. Et si ce n'est pas moi qui y vais hein...



Les gens sont encore dehors, et... Adorables ! Je leur demande, en precisant le lieu exact, oui, c'est chez eux, et aucun souci, on se met où on veut. Mais oui mais avec l'autre, là... Du coup, le proprio veut aller voir qui est le type qui nous soule (j'ai juste dit qu'un monsieur à la pêche nous a dit de pas nous mettre là). Il y va, en quad, avec moi en passagère ! Il reste même discuter un peu, la marche, il en fait, du trail, bref, pas juste de la balade.



On s'installe enfin, le lourd est parti, la jeune est à l'autre bout du pré, les oreilles sont parqués dans la friche, avec plein de choses à manger, et au pied de ce pont, c'est vraiment joli, un bivouac bien agréable !





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