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  • Photo du rédacteurJaeger & Compâgnie

GR70 Sur les traces de Modestine. 6. De Pradelles vers Luc

Dernière mise à jour : 21 oct. 2020



Une journée fatigante nous attend, mais on ne le sait pas encore. Une fois prêts, et les 3 paires d'oreilles commencent à être vraiment super à bâter en liberté, nous descendons vers Pradelles.



Le chemin est sans difficulté et arrivés dans la ville, nous commençons par aller acheter du pain et un petit-déjeuner.




On avance et on tombe sur un petit attroupement de randonneurs, deux ânes, devant un petit commerce. Apparemment, c'est une petite étape, il y a une terrasse et une affiche qui propose des sandwichs pour les randonneurs. On décide de s'y arrêter et de prendre de quoi manger ce midi. Il y a un peu de monde déjà, on attend, on attend... Fabrice discute avec un monsieur qui apparemment est muletier et veut relancer les activités muletières dans plusieurs régions. Je ne peux pas vous en dire plus, il ne m'a pas adressé la parole. Pendant ce temps, j'attrape un monsieur au passage et lui demande de tenir mes ânes le temps que j'aille commander les sandwichs. Patience... Quand on repart enfin, cela fait bien une heure qu'on est restés plantés sur cette place.



On passe le cimetière et on retrouve les gens avec les ânes. Alors là, Ballotine me fait bien rire. Dès qu'elle les aperçoit, elle accélère le pas pour aller les doubler. "Ils marchent vite vos ânes !". Euh... non, en fait c'est une pétasse mdr. Une fois devant, elle garde la cadence afin de creuser l'écart puis elle reprend son rythme normal.

Les chemins sont larges, ça sera une journée avec pas mal de bitume.





On aperçoit Langogne... Pour entrer dans la ville, une grande route. Sur le pont est aménagé un passage piéton, juste assez large pour les bâts. Ça roule, voitures et camions, les oreilles sont assez calmes à part une petite frayeur de Roméo à cause de sa sacoche qui frotte le mur. La concentration, le bruit de frottement, il a eu peur mon doudou ! Après ce pont et un peu de route, un passage est aménagé pour les randonneurs, mais avec des barrières à peine assez larges. Puis on atterrit.... en plein centre ville ! Punaise, la route qui traverse la ville doit être la seule route de la région vu la circulation. Je n'aime vraiment pas ça. Autant mes ânes s'en fichent, ils n'ont pas peur en ville, autant moi... ça me stresse. Et on en revient toujours à la réflexion de base... chemin de Stevenson = ânes...



On arrive au niveau des halles, et la tête dans le guidon je prends une rue, qui monte, pas large, jolie mais pas pratique. D'un coup j'entends une voix "c'est pas là !!!". Je me retourne, une dame est sur le pas de sa porte et nous appelle. Ah... je me suis trompée de balisage. Fabrice me suivait et n'a pas vu non plus. Quelle équipe on fait mdr ! Apparemment, on n'est pas les seuls, ça rassure.



On redescend donc, on passe devant une boucherie, Fabrice en profite pour demander des déchets de viande pour Merlin. Le boucher sort avec un gros sac, il y en a un qui va se régaler ce soir !

Juste à côté, un magasin de chaussures. Fabrice veut y aller pour se trouver des chaussures de marche mais il faut que je tienne les 2 ânes, la mule, le chien, au milieu d'une rue à sens unique où beaucoup de voitures passent. Le seul "trou" où je pourrais me mettre, sur un passage piéton, il y a une voiture stationnée. Je lui dis donc "oui mais pas là" dans le sens on trouve un endroit où stationner en sécurité le temps qu'il aille essayer des chaussures. Il croit que je ne veux pas m'arrêter, pense que je m'en fous de ses douleurs, du coup il répond on avance on s'en va... Ok bon... Peut-être que je me suis mal exprimée ? Je me sens tellement mal en ville que je n'ai peut-être pas mis le ton et les courbettes indispensables à une bonne compréhension.




Du coup on sort de la ville, que de la route pendant des kilomètres. On s'arrête enfin dans un petit coin et là ça explose. Fabrice parce qu'il souffre, moi parce que ça me gave ce genre de reproche juste justifié par la fatigue. Comme si j'avais refusé de m'arrêter en ville. Je vous passe les détails car c'était sûrement à cause de la douleur et la colère, mais s'il y a un truc que je ne supporte pas, c'est qu'on me tienne responsable d'un défaut de compréhension. Je sais ce que c'est d'avoir mal aux pieds pendant une rando, mais je sais aussi que si je me fais ce genre de douleur, c'est de ma faute et pas celle de quelqu'un d'autre.

Bref, je repense à Bernard qui a prévu de venir nous voir demain, et je l'appelle. On le prévient dès qu'on sait où on passe la nuit et il l'emmènera dans un magasin de chaussures.

Je regarde la carte et décide, parce que je ne suis pas une garce, de couper afin de rejoindre la commune de Luc, où il y a un camping. Et au pire, s'il n'y a pas de place au camping, il y a un étang quelques kilomètres avant. On devrait suivre le GR70 vers Cheylard L'évêque mais le chemin paraît, sur carte, assez compliqué pour ses pieds. En coupant vers Luc, via le GR700 ça a l'air plus simple.




Effectivement, on se retrouve sur un chemin large, puis nous sommes dans la forêt de Mercoire, en Margeride. Je ris toute seule en me répètant le nom de la forêt avec l'accent de Mitch, un randonneur que je suis régulièrement sur YouTube. Allez voir, j'adore ses vidéos et... ses repas de bivouac ! Il a toujours aussi un mot sur l'histoire des chemins qu'il parcourt, il ne fait pas que marcher.

Nous empruntons quelques mètres du chemin "Sur les traces de la Bête", qui retrace sur 304km, à travers Margeride et Aubrac (plus précisement Lozère, Haute-Loire et Ardéche) l'histoire, devenue légende, de la bête du Gévaudan.



Nous arrivons au petit étang, et Fabrice essaye d'appeler le camping pour savoir si on peut être accueillis avec notre troupe. Mince, ici, pas de réseau ! Ça m'embête de marcher encore sans savoir si on aura un endroit pour s'arrêter mais si on reste là, on ne pourra pas non plus joindre Bernard. On décide donc d'avancer, appeler le camping dès que les téléphones passent, et au pire, on n'aura pas long pour revenir à l'étang.

Ouf, l'aire naturelle de camping a de la place pour nous et les oreilles ! Enfin, il y a un enclos... On est contents à l'idée de pouvoir se poser tranquillement pour tout faire sans stress, mais on reste quand même prudents à l'idée de cet enclos...



On arrive vers Luc, la descente est assez longue mais maintenant, on sait que nos loulous le font sans problème ! Le château de Luc, qui domine la ville, est magnifique, surplombé par la statue de la Vierge installée à son sommet en 1878 lorsque le donjon est transformé en chapelle, après sa destruction suite aux guerres de religion (XVIè et XVIIè siècle).

Les ruines du château sont inscrites monument historique depuis 1986.




En arrivant dans la "ville", aucun panneau pour indiquer le camping. Bon... il est où ? Je demande à un randonneur, qui répond vite fait, en fait il cherche aussi. On se retrouve à partir dans le même sens que lui, des petites dames assises sur un banc sont en train de lui indiquer. Il fait demi tour, à fond. Croyez vous qu'il, sachant qu'on cherche le même endroit que lui, nous dirait "suivez moi c'est par là " ? Non. Il trace. J'ai jamais vu ça. Surtout entre randonneurs. Les petites dames ont été bonnes pour recommencer leurs explications. Alors vous allez par là puis là puis vous tournez là ; mais si vous allez par là ça sera plus simple. Okayyyyyyyyyyyyyy ! Aller zou, on suit leurs indications, toujours aucun affichage qui nous dirait qu'on est sur la bonne voie. Heureusement, un monsieur dans son jardin est un peu plus clair. Enfin, l'aire naturelle de camping !



Le terrain est grand. Tondu à raz. Et on voit l'enclos. Disons que... on va dire la taille de 2 box, et pas un brin d'herbe. Et surtout... déjà 2 ânes dedans ! Merde. Ils peuvent pas se mettre là nos loulous.

Fabrice remarque que sur le côté de l'aire, toute une grande partie n'est ni clôturée, ni tondue. Et bien, au culot ! On installe le paddock, il faut bien qu'ils mangent nos loulous !

On s'installe ensuite juste à côté et on peut enfin profiter de la douche. Fabrice va pouvoir commencer de vrais soins sur ses pieds, et demain il ira acheter de nouvelles chaussures et tout ce qui manque pour se réparer !

Avec nos animaux, on est un peu à l'écart des autres randonneurs. C'est en allant aux sanitaires qu'on peut se rapprocher. Notre caïd de tout à l'heure est là parlant avec force et grands gestes, racontant son périple à un troupeau de femelles bavant devant lui. Si si, je vous jure ! Redescends garçon, ici, on est tous en train de faire le Stevenson. Tes passages compliqués, on les a tous faits. Enfin je ne sais pas comment il fait, mais ça marche. Va y avoir du grabuge dans les tentes ce soir ahah !



Arrive le monsieur que l'on avait rencontré lors de notre "coupe" du jour. Il boîte, est fatigué, il passe la nuit ici et rentre chez lui. Il est déçu de ne pas avoir tenu, mais content de ce qu'il a fait.


La dame qui s'occupe du camping passe, elle est adorable; je vous en reparlerai. Elle nous raconte que la partie où on s'est intallés appartient à la commune (et donc au camping) et que c'est elle qui a demandé à ce que ça ne soit pas tondu "au cas où". C'est pas possible, elle nous avait sentis arriver !

L'aire naturelle de camping se situe au bord de l'Allier, tout en bas de la ville, entre la rivière et la voie ferrée. Avec vue sur le château. Vous (randonneurs) vous installez et la dame passe tous les soirs pour vous faire régler votre emplacement. Pour les animaux, c'est gratuit, et pour les humain, les tente, les véhicules, c'est tout à fait raisonnable (même pas cher du tout). Il y a sanitaires, très bien entretenus et électricité (renseignements au 04 66 46 60 07)

Attention, à Luc il n'y a absolument AUCUN commerce. Prévoyez. Sinon, le gîte propose des repas à emporter pour les randonneurs (je complète dès que je retrouve les coordonnées).


J'appelle enfin Bernard pour lui confirmer où on se trouve, il arrive demain matin à 11h, j'ai hâte de le rencontrer, depuis le temps !







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